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La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit
Médicaments et conduite : les chiffres et constats
Conduire après avoir pris certains médicaments comporte des risques.
En France, en 2020 près de 4 % des accidents seraient attribuables aux médicaments.
Dans l’Orne, les malaises sont à l’origine de 7 accidents mortels en 2020 et 2021.
Des pictogrammes pour informer sur les risques
Depuis 2005, les médicaments présentant un risque pour la conduite (environ un tiers des produits commercialisés) sont classés en trois niveaux : pictogrammes de couleur jaune, orange ou rouge apposé sur la boîte, complété d’une mise en garde textuelle :
La liste des médicaments concernés a été actualisée par arrêté du 13 mars 2017.
Le niveau de risque a notamment été relevé du niveau 2 au niveau 3 pour les benzodiazépines (hypnotiques et anxiolytiques) à l’origine de la moitié des accidents mortels attribuables aux médicaments.
Une prise en compte insuffisante des pictogrammes
La consommation de médicaments à risque (niveaux 2 et 3) serait responsable de 3 à 4 % de l’ensemble des accidents corporels de la circulation en France.
L’incidence d’un médicament sur les capacités à conduire dépend de la nature de la molécule active, des effets indésirables qu’elle peut provoquer (sur la vigilance, la coordination, le comportement ou la vision), de la posologie, de la durée du traitement, de la pathologie visée par le traitement, et des interactions éventuelles avec d’autres médicaments, l’alcool ou les stupéfiants.
On commence à parler des médicaments comme cause des accidents
Jugement OWEN du tribunal correctionnel de Brest du 3 juillet 2018
Un jugement qui démontre que la persistance d’un somnifère dans l’organisme peut causer un accident mortel. Une conductrice s’est assoupie et a fauché un cycliste, décédé des suites de ses blessures. Un second cycliste a eu la vie sauve en sautant dans le fossé.
L’expertise a démontré qu’il ne s’agit pas d’un malaise mais d’un endormissement avec déport du véhicule sur la droite, réveil de la conductrice bien après l’impact.
La conductrice a été reconnue coupable d’homicide involontaire pour sa négligence par rapport au pictogramme sur la boîte indiquant que son médicament était « incompatible avec la conduite »
Médicaments et conduite : la campagne de sensibilisation
En 2017, la délégation à la sécurité routière a engagé un partenariat avec l’ordre national des pharmaciens visant à renforcer la sensibilisation du grand public aux effets des médicaments sur la conduite des véhicules. Une campagne de communication « la sécurité sur la route commence sur votre table de nuit » avait alors été lancée.
Pour la deuxième édition de cette campagne de sensibilisation dans l’Orne, la coordination sécurité routière a tenu compte des retours d’expérience de la première édition. Ainsi, cette année des sacs de dimension adaptées aux besoins des pharmaciens, et réutilisables sont distribués.
L’infographie reprenant les pictogrammes a été reproduit sur 20 000 sacs pharmacies.
M Lepleux, pharmacien à Rânes, représentant l’ordre des pharmaciens, et M Leriche, président du syndicat des pharmaciens de l’Orne, ont participé activement à la réalisation de ce projet.
Ainsi, l’ensemble des pharmacies d’officine a été destinataire de 200 sacs réutilisables par pharmacie
La livraison des 98 pharmacies du département a débuté le 15 décembre par les agents du bureau sécurité routière et les élèves du lycée Mézen, en respectant un protocole sanitaire strict en raison du contexte de pandémie de COVID19.
Avec 20 000 sacs distribués, l’objectif de sensibilisation sur la prise de médicament et la conduite devrait atteindre une grande partie des foyers ornais. Le produit distribué étant réutilisable, l’impact de la campagne se prolonge dans le temps.
Les pharmaciens ont été invités à échanger sur cette thématique avec leurs clients au moment de la distribution des sacs. Les pharmaciens sont, pour chacun d’entre nous, les professionnels du médicament et leurs conseils sont écoutés.
Médicaments et conduite : les bons réflexes
La prise de médicament n’est pas un geste anodin. Pour éviter tout danger, ayez les bons réflexes et demandez conseil à votre pharmacien.
Consultez la notice avant la prise de médicament
Les effets ayant des conséquences sur la conduite peuvent se trouver dans les rubriques :
• conducteurs et utilisateurs de machines
• mise en garde et précaution d’emploi
• effets indésirables
Identifiez le pictogramme
Les boîtes des médicaments présentant un risque pour la conduite comportent un pictogramme spécifique. Ils sont classés en 3 catégories, selon le niveau de risque du médicament.
Précisez à votre médecin traitant et à votre pharmacien votre mode de déplacement
Le médecin, ou le pharmacien, peut ainsi rechercher le médicament qui altère le moins possible vos capacités à conduire. De plus, indiquez tous les autres médicaments que vous prenez, afin qu’il puisse tenir compte d’éventuelles interactions.
Ne modifiez pas votre traitement sans l’avis d’un professionnel de santé
Afin de limiter les risques pour la conduite, respectez les heures et les conditions de prise de votre médicament. Ne modifiez pas les doses ou n’arrêtez pas votre traitement sans l’avis d’un professionnel de santé.
Soyez attentifs aux signes d’alerte
Ne prenez pas le volant ou arrêtez de conduire si vous ressentez de la fatigue ou des effets secondaires tels que des engourdissements, des tremblements, des nausées, des vertiges, etc.
Ne multipliez pas les risques
En cas de fatigue, les effets indésirables des médicaments sur la conduite sont décuplés. La prise simultanée de médicaments avec de l’alcool et/ou des drogues, en particulier le cannabis, multiplie les risques d’accidents.